Echange de services entre particuliers
L’économie collaborative, aussi appelée économie participative » ou « économie de partage » (sharing economy en anglais), c’est une économie de pair à pair qui repose sur le partage, sur l’entraide ou l’échange entre particuliers.  Il peut s’agir de partager ou d’échanger des biens, des services, des ressources, du temps ou encore des connaissances, gratuitement ou non.

Ce nouveau modèle de consommation entre citoyens revêt plusieurs avantages : durabilité, solidarité, prix attractifs, etc. Il permet aussi de faire émerger de nouvelles formes d’emploi (voir lesquels).

Les Français étant de plus en plus impliqués dans cette économie de partage, un cadre réglementaire apparait peu à peu. Certaines obligations, notamment fiscales, sont à connaître (voir les détails).

L’économie collaborative, c’est quoi ?

L’économie collaborative, c’est un modèle émergent qui permet aux particuliers de partager ou d’échanger entre eux :

  • Des biens et ressources (logement, voiture, matériel, vêtements, etc.)
  • Du temps et des services (réparation de voiture, travaux dans un logement, jardinage, etc.)
  • Des connaissances (ex. : communautés d’apprentissage, cours d’informatique, etc.)

Ces échanges et partages peuvent se faire gratuitement (dons, troc, volontariat…), mais pas nécessairement. Certains sont monétisés, comme c’est par exemple le cas pour les services proposés par Airbnb ou Blablacar, deux plateformes collaboratives très connues.

De plus, les personnes impliquées dans l’économie de partage peuvent passer par une plateforme numérique pour être mises en relation, mais cela peut aussi se faire directement entre particuliers ou via les SEL (Système d’Échange Local) par exemple.

L’essor du digital, l’émergence de nouveaux modes de consommation et les préoccupations croissantes liées à la transition écologique ont fortement contribué à développer l’économie collaborative au cours de ces dernières années. Cette tendance est vouée à s’intensifier. Selon les chiffres du ministère de l’Économie, l’économie collaborative pourrait en effet atteindre 302 milliards d’euros d’ici 2025, contre 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013.

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Source : economie.gouv.fr

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Economie collaborative : exemples pour mieux comprendre

Tous les secteurs d’activité sont concernés par le développement de l’économie collaborative.

Voici quelques exemples :

  • Dans les transports : le covoiturage (ex. : Blablacar), la location entre particuliers (ex. : Getaround), ou encore les VTC (ex. : Uber) etc…
  • Dans le logement : la location entre particuliers (ex. : Airbnb), l’échange de logement (ex. : HomeExchange)…
  • L’alimentation :  les services de livraison à domicile (ex. : Deliveroo)…
  • L’équipement divers : le marché de l’occasion (ex. : Leboncoin)…
  • L’habillement : la location de vêtements entre particuliers (ex. : Dresswing), le marché des vêtements de seconde main (ex. : Vinted) etc…
  • Les services d’aide entre particuliers : on retrouve par exemple les services sur Yakasaider.
  • La culture et l’enseignement : le soutien scolaire (ex. : Acadomia) ou encore les cours de musique, d’informatique (ex : Superprof) etc…

On peut aussi citer l’exemple du financement participatif, qui permet aux particuliers d’échanger des fonds en-dehors des circuits financiers institutionnels (ex. : KissKissBankBank, Ulule…).

Les avantages de l’économie de partage

Si l’économie collaborative se développe de manière aussi importante, c’est parce qu’elle répond à plusieurs enjeux liés à la crise économique, sociale, et environnementale. Dans ce nouveau modèle, les citoyens retrouvent une place centrale, leurs initiatives sont valorisées, et des valeurs plus humaines sont mises en avant.

En effet, l’économie de partage permet :

  • De consommer autrement, c’est-à-dire mieux (en réutilisant des produits d’occasion par exemple), ou moins cher (voire gratuitement quand on recourt aux dons ou aux services gratuits entre particuliers)
  • De s’entraider et de mutualiser les ressources, les énergies, les biens…
  • De relocaliser et créer du lien, en favorisant par exemple les contacts entre consommateurs et producteurs d’une même commune/région
  • D’augmenter la durée d’utilisation des objets, en donnant ou en les revendant à un tiers

En d’autres termes, ce nouveau modèle économique, plus horizontal que le modèle « classique », valorise à la fois l’intelligence collective et la reconnaissance individuelle, tout en répondant aux enjeux environnementaux via la montée en puissance de l’économie circulaire.

Enfin, l’économie collaborative fait aussi émerger de nouvelles formes d’emploi.

Economie collaborative et nouvelles formes d’emploi

Avec le développement de l’économie collaborative et des nouvelles technologies, de nouvelles formes d’emploi émergent (portage salarial, franchise, contrat de travail temporaire, etc.), mais aussi de nouveaux métiers (ex. : concierge Airbnb, covoitureur de colis, etc.).

Pour les personnes qui recourent à ces nouveaux emplois, les avantages sont multiples :

  • Flexibilité du travail et compléments de revenus, avec la possibilité d’exercer plusieurs activités en parallèle
  • Souplesse du travail, avec des horaires qui peuvent être fixés par le travailleur lui-même
  • Absence de lien hiérarchique direct, avec une grande liberté de temps et de mouvement
  • Ouverture d’un nouveau marché du travail « à la demande » permettant de trouver un emploi plus facilement

Toutefois, certaines dérives sont aussi observées et posent question. En effet, ce que l’on appelle désormais « l’ubérisation » de la société et de certains emplois comporte des risques pour le monde du travail, exposant de nombreux travailleurs à la précarité. Bien souvent, les nouvelles formes d’emploi citées ci-dessus vont de paire avec un manque de sécurité à la fois économique et juridique, comme le souligne un rapport du ministère du travail de 2008 sur le travailleur économiquement dépendant.

Face à ces questionnements, des règles émergent peu à peu afin de « responsabiliser » les plateformes de l’économie collaborative. De nouvelles lois sont apparues pour encadrer ce nouveau modèle économique. Elles concernent notamment la fiscalité de ces plateformes, mais aussi de leurs utilisateurs.

Economie participative : les obligations fiscales

Les plateformes qui relèvent de l’économie participative sont, depuis 2019, tenues de respecter certaines obligations fiscales dès lors qu’elles monétisent leurs services auprès d’utilisateurs résidant en France OU qu’elles réalisent des ventes ou des prestations de service situées en France.

En effet, elles doivent adresser en début d’année (le 31/01 au plus tard) un récapitulatif annuel :

  • Des opérations réalisées au cours de l’année précédente
  • Du montant brut perçu à ce titre au cours de l’année écoulée

Ces informations sont à communiquer à tous les utilisateurs, aux vendeurs ou prestataires, mais aussi à l’administration fiscale (DGFiP).

Du côté des utilisateurs, voici ce qu’il faut retenir :

  • Si vous vendez des biens que vous ne souhaitez plus conserver, les revenus issus de ces ventes ne sont pas imposables sauf si ces ventes excèdent les 5.000€ hors voitures, meubles et électroménager.
  • Si vous monétisez des biens, du temps, des services, des connaissances… : vous devez déclarer les recettes issues de ces activités (y compris pour les activités occasionnelles) lorsqu’elles dépassent certains seuils
  • Si vous achetez ou fabriquez des biens pour les (re)vendre : les revenus issus de ces activités sont imposables et vous avez le choix entre plusieurs régimes fiscaux.

Retrouvez sur cette plaquette des Impôts toutes les informations utiles à ce sujet.

Par ailleurs, si vous avez des questions sur votre affiliation et/ou sur la déclaration de vos revenus perçus dans le cadre d’une activité relevant de l’économie collaborative, vous pouvez vous rapprocher de l’Urssaf via les coordonnées suivantes :

  • Par téléphone : composez le 0 806 804 185 (service gratuit + prix d’un appel), du lundi au vendredi, de 9h30 à 12h
  • Par mail : economie-collaborative@urssaf.fr

Solidarité et partage : Les visages de l’économie collaborative gratuite 

Comme évoqué plus haut, l’économie collaborative peut prendre la forme d’échanges et de partages monétisés, mais pas nécessairement.

Vous pouvez tout à fait offrir votre aide ou bénéficier de services gratuits entre particuliers. Dans ce modèle, les individus s’engagent dans des activités de partage de ressources, de compétences, ou de temps, sans attendre de contrepartie financière. Cette approche favorise la création de liens sociaux forts et réduit la consommation excessive en promouvant l’utilisation optimale des biens et services disponibles.

Les Systèmes d’Échanges Locaux en France 

Les Systèmes d’Échanges Locaux (SEL) en France incarnent parfaitement l’esprit de solidarité et de partage qui caractérise l’économie collaborative gratuite. Il existe en France des centaines de SEL au sein des communautés locales. Chaque SEL est autonome et s’organise selon ses propres règles, reflétant les spécificités et les besoins de sa communauté.

Au cœur des SEL, la monnaie d’échange varie d’un groupe à l’autre, mais elle est généralement basée sur le temps passé ou sur la valeur perçue des services et des biens échangés. Qu’il s’agisse de cours de musique, de réparations domestiques, de garde d’enfants, ou de partage de récoltes du jardin, les échanges au sein des SEL sont guidés par les besoins et les compétences de chacun, promouvant ainsi une économie plus humaine et personnalisée.

L’un des principaux atouts des SEL est leur capacité à recréer du lien social dans un contexte où les relations de proximité tendent à s’effriter. En mettant en relation des personnes d’horizons divers au sein d’un même territoire, les SEL encouragent les échanges enrichissants et les rencontres, contribuant à tisser un réseau de solidarité locale.

Cette dimension sociale est fondamentale, car elle permet de combattre l’isolement et de valoriser chaque individu à travers les services qu’il peut offrir à la communauté.

Annuaire des SEL

Le partage de services sur Yakasaider 

Réseau communautaire d’entraide et d’échange de services, Yakasaider est ouvert à tous et permet de mettre en relation les personnes qui ont besoin d’aide et celles qui veulent aider.

Pour rejoindre la communauté Yakasaider, c’est simple :

  • Inscrivez-vous (c’est totalement gratuit)
  • Demandez de l’aide en ligne (vous pouvez recevoir un service avant même d’avoir rendu un service !) et/ou rendez des services (vous créditerez ainsi un « compteur temps » du nombre d’heures réalisées)

Découvrez tout le fonctionnement de notre plateforme ici.

Nos membres proposent différents types de services (travaux, bricolage, baby-sitting, cours particuliers, etc.). Pour voir des exemples de services proposés sur Yakasaider, consultez cette cette page.

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Crédit photo : © Pixabay /  harishs – economie.gouv.fr